Cloud

les conférences à Reims

Conférence inaugurale

Jérôme Dinet 

Quand les biais cognitifs nous jouent des tours dans la prise de décision médicale

En situation de fatigue, de stress, de charge mentale ou d’urgence, ce qui survient souvent en pratique clinique, des biais de raisonnement ou de jugement peuvent surgir rapidement et perturber la décision médicale. En effet, si l’on peut d’emblée penser que les éventuelles erreurs commises lors de sa pratique clinique sont principalement d’ordre technique, elles relèvent plus fréquemment d’erreurs de diagnostic ou de prescription et relèvent donc plus souvent d’erreurs de raisonnement. Ces biais cognitifs sont généralement inconscients et sont le résultat de l’interaction entre des facteurs individuels (e.g., fatigue, stress, baisse de la vigilance, routine professionnelle) et des facteurs organisationnels (e.g., surcharge de travail, pression temporelle, problèmes dans l’échange d’informations, conscience de la situation non-partagée). Prendre conscience de l’existence de ces biais et même s’y former est une première étape utile dans sa pratique afin d’en diminuer les impacts.


Symposium Colgate: 

Bertrand Cochard 

Pourquoi tenons-nous tant à faire passer le temps ?

Aujourd’hui, les technologies numériques investissent la moindre parcelle de temps “vide”, et sortir son smartphone chaque fois que nous sommes confrontés à l’expérience de l’ennui ou de l’attente est presque devenu un réflexe. Ces technologies semblent ainsi répondre, entre autres choses, à un besoin irrépressible de faire passer le temps. D’où ce besoin vient-il? Faut-il en faire, comme Pascal dans les Pensées, un trait spécifiquement humain, consistant à se divertir chaque fois que notre attention se tourne dangereusement vers nous-même ? Ou, comme Günther Anders (L’Obsolescence de l’homme), la marque spécifique des sociétés contemporaines, fuyant le vide au profit du plein, et prêtes à tout pour faire avancer un temps qui, individuellement et collectivement, ne passe plus ? Le but de cette intervention sera de partir de l’expérience courante (consulter son smartphone, regarder une série, donner une tablette à un enfant pour capter son attention) en vue de présenter des concepts et doctrines philosophiques capables de questionner la place des technologies numériques dans nos vies, afin que, collectivement, nous puissions réfléchir à ce qu’est devenu notre rapport au temps.